1. Introduction
Le dualisme corps/esprit est une problématique récurrente depuis la période présocratique. Pour le croyant qui s’engage dans une démarche spirituelle chrétienne l’idée de dichotomie corps/esprit n’a pas de sens. En effet, en choisissant délibérément de confier les rênes de notre vie au Saint Esprit, notre être, dans toute son intégralité, se trouve concernée par son action. Mon analyse s’efforcera donc de montrer dans un premier temps, l’impact de l’œuvre de l’Esprit Saint dans notre corps. Une purification, sous la force agissante de la troisième personne de la Trinité, qui aura pour conséquence de nous conduire par notre engagement, à servir le Rédempteur. C’est ce que la deuxième partie de ma réflexion tentera de démontrer.
2. Une nouvelle vie en Dieu, fruit de l’œuvre du Saint Esprit dans l’âme humaine
Notre conception matérialiste du monde nous fait souvent demeurer au stade de la perception immédiate, visible des choses : ce qui peut se sentir, se voir, s’écouter, s’entendre. Effectivement, l’être humain est doté de cinq organes sensoriels dont les différentes fonctions procurent un sens à notre vie. Se faire plaisir n’est pas contre-indiqué par Dieu s’il se fait dans le l’objectif d’un besoin vital. La sexualité, pour citer cet exemple, est une fonction naturelle. Longtemps elle s'est pratiquée naturellement, simplement, sans aucune notion de mal ou d'impureté. Elle faisait partie de la vie comme le manger et le boire et les autres besoins vitaux des hommes. Elle avait sa place parmi les choses bonnes que Dieu a faites pour ses créatures. Cependant, le jour où l’être humain commença à détourner ses organes sensoriels de leur fonction originelle, ces sens devinrent, des objets de perversion. Le regard concupiscent que pose le Roi David sur Bethsabée, illustre bien cette tendance de l’homme à céder aux tentations, à ses pulsions. Or ce n’est pas la conception que se fait Dieu du corps humain qu’il a bâti de ses propres mains et qu’il lui appartient. C’est pour cela que Saint Esprit a été envoyé par Dieu. Le baptême, nous configure au Christ sous l’action du Saint Esprit. Ce nouvel état en Dieu constituant notre insertion dans la vie trinitaire implique que nous nous engageons à vivre selon la volonté divine. Agir comme Dieu le veut, c’est accepter que l’Esprit Saint prenne les commandes de notre vie. A partir de cet instant, tout ce que nous entreprenons, s’opérera sous sa responsabilité. Dans notre corps, qui, désormais est devenu son temple, il prendra possession de nos membres, de notre cœur, de notre psychisme, de notre cerveau. De la sorte, il n’aura de cesse de nous communiquer la Parole de Dieu, de nous exhorter à discerner le bien du mal, le péché de la vertu. De ce fait, en opérant en nous, le Saint Esprit fait en sorte qu’un besoin nécessaire à notre vie ne devienne pas un désir malsain qui nous éloigne de Dieu. Il nous enseigne ainsi, la mesure de chaque chose, en fixe les limites à ne pas dépasser. La chair ne doit pas commander notre vie. Bref, petit à petit, le Saint Esprit régénère notre intérieur. Notre corps qui, par nature, est enclin à succomber aux tentations terrestres, devient serviteur. En se purifiant, il se met notre au service de notre âme qui, du coup, va s’élever, marcher vers la sainteté.
L’esprit Saint est l’inspirateur et moteur de notre vie relationnelle. A la fois, patient et dynamique le Saint Esprit va nous mener progressivement à adhérer au projet de Dieu. Effectivement, mener une vie spirituelle n’a de sens que dans l’engagement. “Une foi sans action est une foi morte”17 nous confie Jacques dans une de ses lettres. La première action du chrétien, comme Jésus Christ l’a fait lui-même dans son quotidien terrestre, sont la vie liturgique et la prière. Prière qui est prioritaire et où l’agir revêt tout son sens sous l’impulsion de l’Esprit Saint. S’engager c’est aussi mener une action apostolique perçue trop longtemps comme le privilège réservé à une minorité. Répandre le message divin est une action que tout baptisé est convié à faire. Certains font le choix de s’orienter vers la vie contemplative. D’autres trouvent leur vocation dans des activités de missionnaires, ou en travaillant dans des associations caritatives. Peu importe le chemin pris par chacun de nous, pour faire ”grandir notre âme”, la voix de Dieu retentira en nous. Le Seigneur ne souhaite pas que notre vocation reste au stade de rites. L‘acte de religion premier préalable vers l‘engagement ne doit pas se faire sans charité. En effet, l’amour pour Dieu indissociable de celui qu’on a pour son prochain doit constituer le leitmotiv de notre apostolat. Cela suppose de bien prendre le temps de connaître l’autre dans son intégralité pour éviter le risque de n’aimer qu’une partie de lui. Aimer son prochain c’est aimer Dieu. Aimer Dieu, c’est Le servir en tournant vers l’autre en faisant au besoin, preuve de miséricorde.
3. Conclusion
Cette analyse montre que le don le plus important de Dieu est, sans conteste, le Saint Esprit qu’il a mis en nous, le jour de notre baptême. L’impact de sa présence se révèle significative. En effet en évoluant à travers nous, il nous permet de lutter contre notre penchant naturel à commettre le péché. En nous enseignant constamment la volonté de Dieu, il mobilise toute notre énergie, actionne tous les leviers de nos facultés pour nous inciter à imiter le Christ. Une vie spirituelle réussie passe nécessairement par la profondeur de notre engagement. L’amour inconditionnel pour Dieu et notre prochain en sont les ingrédients.
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